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Conseils d'écriture

Comment créer des dialogues dans un récit ? Atelier d'écriture créative Scéal studio, plateforme d'écriture en ligne.

Comment construire des personnages avec les dialogues ?

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Comment construire des personnages avec les dialogues ?

Le dialogue est au service de l’intrigue

Un dialogue se doit avant tout d’être utile, c’est à dire avoir un intérêt pour l’intrigue et le développement des personnages. Cependant, l’intérêt des dialogues est multiple : on les utilise aussi pour faire parler les personnages, aérer, introduire une respiration, ou au contraire apporter un surcroît de rythme à la narration. On utilise aussi le dialogue pour donner un relief supplémentaire à l’action. Cependant, il faut garder à l’esprit que la fonction première du dialogue est de donner corps aux personnages, c’est à dire de divulguer de manière dynamique et incarnée des informations sur l’intrigue ou les personnages.

Si vous doutez de l’utilité d’un élément de dialogue, posez-vous ces questions :

« Pourquoi mon personnage veut parler ? »
« En quoi les réponses permettent d’avancer dans la compréhension de l’intrigue? ».

Soyez réaliste, mais pas trop…

S’il doit être réaliste, un dialogue ne se confond pas totalement avec une discussion réelle. En effet, celle-ci est souvent ponctuée de phrases banales qui devraient être écartées du dialogue, si elles sont purement utilitaires et ne font pas avancer l’intrigue. Le risque est d’ennuyer ou de perdre le lecteur. Cependant, gardez-vous de tomber dans l’excès inverse qui consisterait à trop épurer le dialogue au point de le rendre artificiel ou sans relief.
Inspirez-vous de la vie réelle pour garantir la crédibilité de votre dialogue : on dévoile rarement une histoire dans un long monologue. Il est bien plus efficace et naturel de distiller les informations dans le fil des dialogues.

Explicitez l’identité de vos personnages à travers leurs dialogues

Dans la vie, on ne parle pas tous de la même façon. Chaque personne a un style de langage unique, qui peut inclure des expressions, des tics de langage ou même un accent spécifique.

Pour être crédibles, les dialogues doivent donc refléter les personnalités de chaque protagoniste, notamment en présentant leur manière particulière de s’exprimer. On pourra jouer sur le vocabulaire employé, le niveau de langue (soutenu, familier, banal, etc.), la manière de s’exprimer (assurée, hésitante), les arguments avancés et les tics de langage (« du coup », « en mode » ou « ok,… ») qui doivent être propres à chaque personnage.

La recherche sur les spécificités de langage de chaque personnage permettra aux lecteurs de les distinguer facilement lorsqu’ils s’expriment.

Évitez les dialogues trop « exagérés »

Donner une voix à vos personnages ne veut pas dire tomber dans la caricature. Si les expressions bien marquées peuvent être utiles, trop d’exagération ou de fluctuations peuvent vite lasser le lecteur. Les voix doivent se démarquer sans pour autant devenir irréalistes et décrédibiliser les personnages.

Traduire les émotions

De la même manière que vos personnages doivent avoir leur propre manière de parler, il est essentiel d’arriver à véhiculer des émotions sans les nommer dans le dialogue. Ainsi quelqu’un qui se met en colère ne s’exprime pas de la même manière que quelqu’un qui est joyeux.
Ne lésinez pas sur l’utilisation de phrases toutes faites qui permettent de comprendre dans quel état est votre personnage comme « j’en ai marre », « je n’en peux plus » « je ne tiens plus en place ».

Pour incarner les émotions, vous pouvez aussi utiliser la ponctuation qui permet de traduire l’hésitation avec les « … », la surprise, la peur ou la joie avec le point d’exclamation, l’interrogation, la fermeté avec le point, etc.

Il est préférable de suggérer les émotions dans les dialogues plutôt que de les expliciter dans les descriptions ou les incises, cela donne plus de naturel au texte.

Choisissez le bon interlocuteur de votre personnage

Le choix de l’interlocuteur est important pour révéler les tourments intérieurs d’un personnage, ainsi que leur évolution, voire leur résolution. Le procédé permet d’explorer des territoires sentimentaux, voir philosophiques du personnage qu’il serait difficile d’atteindre dans un long monologue.

De l’importance des non-dits

Dans un dialogue, ce qui n’est pas dit ou volontairement caché peut avoir beaucoup d’importance pour comprendre la psychologie ou les émotions d’un personnage. Il convient donc de soigner les phrases, y compris en enlevant des éléments, ou des mots qui sont inutiles, ou qui apportent moins de force au récit que leur omission.

Rythmez la longueur des échanges

On peut aussi moduler le ton des dialogues en jouant sur la longueur des phrases.
Un personnage effrayée ou en état de choc s’exprimera plutôt avec un débit haché et des phrases courtes, une personne au caractère affirmé se lancera volontiers dans de long discours. Un échange vigoureux pourra être traduit par une distribution de phrases courtes, comme peut l’être une conversation rythmée. À l’inverse, un échange amoureux pourra être suggéré par des phrases plus longues, avec un vocabulaire poétique. Il en va de même dans les dialogues qui expriment des débats sur des sujets complexes.

Les longs monologues nécessitent une certaine maîtrise. Il est préférable au début de ménager des pauses dans les échanges en décrivant la scène, le paysage ou en faisant penser le personnage pour laisser le lecteur respirer un peu avant de reprendre le dialogue.

Expliciter le contexte de l’échange

Dans un souci de crédibilité, il est recommandé d’entrecouper les dialogues de descriptions, que ce soit pour décrire la réaction des personnages à une information exprimée, ou des détails de la scène qui entoure les protagonistes.

On évite ainsi les dialogues trop longs qui pourraient induire de la confusion chez le lecteur en les scindant avec des descriptions : celles du paysage, du lieu où se déroule l’échange, ou encore en décrivant les réactions et pensées des personnages.

Par exemple, la description « Elle encaissa l’annonce avec un léger serrement de la mâchoire, avant de répondre » apporte des informations sur le contexte et permet d’appuyer les émotions qui sont présentes dans le dialogue. Dans le cadre d’une conversation réelle, nous sommes souvent en train de regarder quelque chose, de soupirer, de bouger. Le langage induit une gestuelle et des intonations qu’il peut être intéressant de retranscrire.

Exemple :

Elle se leva de la chaise.
«  Je te quitte… »,
«  Ah, oui bien sûr, c’est ton droit. »

Nerveusement, il tournait les pages du prospectus de la randonnée qu’ils avaient prévu de faire cet été.
«  Mais que vais-je dire à Nicolas ? », ajouta t-il en relevant la tête avec un regard hagard.
Elle n’osait le regarder dans les yeux.
«  Tu n’auras qu’à m’excuser auprès de lui ».

Décrire les personnages qui participent au dialogue

Dans le fil d’une discussion, les personnages peuvent réagir de manière physique et non verbal. Il est utile de décrire ces réactions entre deux répliques, pour permettre au lecteur de se projeter dans la scène, ou mieux caractériser les personnages.

Décrire le décor du dialogue

L’environnement de la discussion peut être aussi intéressant à décrire, pour installer la scène dans la tête du lecteur, ou ajouter une ambiance. Le lieu est-il bruyant ? Il y a t-il du monde autour ? Un détail est-il important pour l’intrigue ? Posez-vous ces questions pour sélectionner les descriptions que vous allez intégrer au dialogue.

Ménager des pauses et des silences

Un dialogue bien écrit ne doit pas ressembler à un échange en balle de ping-pong. Dans la réalité, des pauses ou des silences viennent souvent ponctuer les discussions. On entend par pause tout événement externe qui vient interrompre l’échange : sonnerie du téléphone, arrivée d’un personnage, d’un train, incident quelconque. Outre un plus grand réalisme, ces respirations apportent un élément de rythme et laissent au lecteur le temps d’intégrer les informations.

Le silence permet aussi de rythmer la discussion, mais sa portée est différente, car il s’agit de véritables éléments de personnalisation du personnage. Un silence peut en dire long sur les émotions ressenties par un personnage, sur la profondeur, ou sur les ambiguïtés de sa personnalité. N’hésitez pas à en faire usage, à bon escient.

De l’art d’utiliser les incises à bon escient

Les incises servent à préciser au lecteur qui parle, ainsi que le ton employé. Les incises sont très utiles, à condition de les utiliser à propos.
Parmi les incises classiques on peut citer : « dit-il » ou « dit-elle », « répond-il » ou « répond-elle ».
Il n’est pas la peine d’en placer une à chaque fin de phrase, au risque d’alourdir le rythme de lecture. En effet, si vos personnages ont bien été caractérisés, vous ne devriez pas en avoir beaucoup besoin.
Toutefois, les incises demeurent bien utiles pour donner du rythme, rappeler au lecteur qui est en train de parler et alléger certains dialogues trop longs.

Parfois, l’incise permet d’ajouter un élément de contexte. Par exemple : « dit-il, sans lever le nez de son ordinateur ».

Elles permettent aussi d’expliciter les émotions des personnages au cours du dialogue – ce qui peut être très utile lorsque la discussion est animée.

N’hésitez pas à diversifier vos incises hors des traditionnels « dit-il », « dit-elle » et autres « répond-il ». Pour autant, ne forcez pas le trait avec des mots peu adaptés au ton du roman. Par exemple, vous ne pouvez pas placer des incises trop sophistiquées si le narrateur parle simplement dans le reste du récit.

Avec un tiret ou sans un tiret ?

Si les dialogues des grands classiques de la littérature ont tous des tirets, il est de plus en plus fréquent de rencontrer des ouvrages ou les dialogues ne sont pas démarqués par des tirets.

Exemple :

Elle marchait dans la rue quand une voix l’interpelle.
Hé !
Que veux-tu? Je t’ai déjà tout dit.
Mais laisse-moi…
Non ! Je n’ai plus rien à te dire.

Seule limite : évitez de mélanger des dialogues avec tirets et des dialogues sans. La cohérence reste importante.

Soumettez vos dialogues à l’épreuve de la relecture à voix haute

Dernier conseil : assurez-vous de la fluidité de vos dialogues en les relisant à haute voix pour déceler les éventuelles erreurs de ponctuation, de grammaire ou des incohérences, qu’elles soient de forme ou de fond.

Pour avoir d’avantage de recul, vous pouvez demander à un ami de relire également le dialogue. Au cours de la lecture, essayez de changer les voix pour donner encore plus de corps à vos personnages. Peut-être qu’alors vous aurez de nouvelles idées pour incarner encore mieux leurs échanges.

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